PLANE DEAD
Une grosse daube bien Z, c'est ce qu'est ce film qui s’annonçait à priori sympathique, grâce notamment à la présence d’acteurs aux noms aussi exotiques que rigolos (Raymond Barry, y’a aussi Spielberg qui joue un toubib, mais c’est David Spielberg !). Alors déjà il ne faut pas s’attendre à un film de zombies (le titre américain étant pourtant Flight of the Living Dead – je n’ose croire qu’il ne s’agit là que d’une manœuvre bassement commerciale) car point de morts vivants dans cette pénible pellicule qui loucherait plutôt du côté de 28 jours après (logo biohazard sur l’affiche compris). Cette bonne petite merde ne fait pas que reprendre le thème des infectés du film anglais mais reprend également leur look et leurs sifflements/grognements (mais ici mixés n’importe comment). Essayant d’alterner les scènes marrantes et celles plus sérieuses comme celles au Pentagone avec 3 pauvres figurants censés représenter une cellule de crise – le film tentant de palier au manque de budget par des dialogues inspirés (du style "passez moi le président", "nous avons perdu le contact radio", "nous risquons la destruction des USA"). N’allons pas par quatre chemins, toutes les scènes du film sont globalement ratées et les essais comiques transforment un truc qui refoulait déjà sévère en purge pour le coup particulièrement navrante : l’infecté japonais qui reste accroché à son fauteuil (même l’acteur semble avoir honte) la grand mère qui tente de mordre un gars sans son dentier, (ils se sont sentis obligé de rajouter un dialogue qui explique la blague, on imagine qu’ils en étaient particulièrement fiers) la meuf qui tue une infectée d’un coup de parapluie dans la bouche avant d’ouvrir celui ci… Ce film d’horreur n’a finalement de sinistre que son humour ! De plus, le carnage sait se faire attendre grâce à une longue et pénible mise en place (50 minutes) et lorsque ce carnage finit par s'emballer on regrette bien vite les scènes de dialogues comme les considérations des hôtesses de l’air sur les boites parisiennes ! Les scènes d’attaques sont toutes les mêmes, et surtout sont d'une constance incroyable dans la manière d'être filmées n’importe comment dans un jem’enfoutisme qui devrait pousser les amateurs du genre à condamner ce film aux oubliettes et le réal à diverses tortures. Si Rushdie doit se planquer depuis des années, Scott Thomas (le gars qui a tourné le film) a la chance que le geek de base n'a généralement pas l'énergie de transformer ses fatwas en actes concrets. De toutes façons ce n’est pas la peine de parler ici de mise en scène, le seul soucis du chef op étant, je pense, d’arriver à cadrer des acteurs tous aussi nuls les uns que les autres. Les maquillages des infectés se résument à une paire de lentille par personne et la direction artistique est un vibrant hommage aux zombies du Lac des Morts Vivants : tout le monde fait juste n’importe quoi, n’importe comment. Probablement tourné par un réal qui devait passer son temps au téléphone, ou à faire à manger ou encore à regarder ailleurs, Plane Dead n’arrive pas à la cheville du pourtant immédiatement has been Des serpents dans l’avion, sûrement à cause d’un budget moindre ! Ce film ne mérite même pas son téléchargement gratuit, alors de là à aller l’acheter… dites vous que l’article élogieux paru dans le Mad Movies de cet été n’est finalement qu’un publi-reportage servant à vendre du plastoc…