dimanche 11 novembre 2007

POLTERGAY

poltergay, c'est de la merde
On me dit « Junko pourquoi toujours t’obstiner sur les films américains, tu ne regardes donc jamais de films français, tu n’as pas vu les Bronzés 3, La Mentale ou Rrrrrr ?! » Uh uh uh, bien sûr que si et si j’avais commencé mon blog plus tôt, je me serais volontiers soulagé sur ces trois exemples de la beaufitude triomphante qu’exhale régulièrement notre pays mais qui par chance ne sort que rarement de nos frontières ! Pas grave, la nuit dernière j’ai vu Poltergay et je vais pouvoir me venger, même si cette crotte n’est pas la pire !
Pas la pire, mais c’est tout de même une belle merde qu’on a là et qui commence en 1976 par l’explosion d’une boite de nuit gay… Cette boite qui est dans une grande maison genre baraque à la Fulci époque La Maison prêt du cimetière est abandonnée… puis rachetée 30 ans après par un jeune couple, Clovis Cornillac et Julie Depardieu. Elle s’avère être hanté par 5 folles qui nous rappellent le pire du comique français des années 70. J’en dis pas plus, c’est nul et de toutes façons l’indigence de l’histoire ne se formule pas, elle se vit, se subit, s’inflige.
Poltergay. Poltergay c’est exactement le genre de film qu’on regrette d’avoir vu avant même que le générique de fin ne vienne nous délivrer. Pendant une heure et demie nous n’aurons droit qu’à un seul et unique mouvement de caméra sympathique, c’est facile c’est le premier, pour le reste ça a beau être en scope la mise en scène est d’une platitude absolue, bêtement illustrative. De toutes façons pas besoin d’accuser le cadreur ou le directeur de la photo il n’y a rien à filmer. Vous voulez qu’il mette quoi dans son cadre ? Une maison à moitié vide ? Cornillac cette grosse amibe bodybuildée qui joue mieux avec ses fesses qu’avec sa tête ? Qui sort son texte comme s’il n’était pas là, comptant sur son imposant physique ou sur son cul pour faire illusion ? Il n’y a rien ! Rien ! Le néant… Enfin, il y a bien 5 folles jouées de manière outrée comme on en a déjà vu dans divers navets plus ou moins homophobes mais là pas la peine de sortir les grands mots, je n’ai pas trouvé ça « homophobe » comme on a pu le lire ici ou là, c’est juste banal, banalement beauf… Ca se vautre dans des clichés éculés, ça se fout de la gueule des flics de manière populiste (ah ah le flic qui se moque de Clovis Corniaud en fait il est pédé arf arf arf…) le tout drapé dans un bon sentiment gay-friendly tellement hypocrite et con qu’autant de bêtise donne envie de vomir. Ca se veut gentiment transgressif (deux références pas drôles à Delanoé) mais c’est juste lourd, vulgaire, déplorable.
Et le plus fou c’est que c’est censé être une comédie alors qu’il n’y a pas un gag drôle. De toutes manières il n’y a pas de gag du tout. Ou alors ils sont tellement minables qu’on préfère regarder ailleurs à ces moments là. Un journaliste des Cahiers du Cinéma a écrit et je le cite parce que ça vaut le coup : « le gag se trouve rarement au centre de la scène (…) il est un complément, un agrément, une ponctuation. C’est par exemple la passion pour la fast-food du désenvoûteur (…) qu’on voit expliquer l’étrange phénomène des fantômes en avalant des nuggets de poulet (aaaah ah ah oui désopilant, effectivement je l’avais loupé ce gag) C’est le plan presque inaperçu (…) où un des rescapés de 1976 essaie de faire rentrer un 45 tours dans un boîtier CD. Marc s’approche et lui montre que non, on ne fait pas comme ça. Quatre secondes, pas plus, et rit qui veut. Dans Poltergay, le gag n’est jamais une prise d’otages. » C’est François Begaudeau qui ose sans rire nous écrire ça ! En fait dans ce truc, la seule bonne blague c’est sa critique dans ce canard de blaireaux prétentieux… Dis moi mon p’tit François, les producteurs ils t’ont payé pour enfiler autant de conneries de manière aussi pompeuse sur une page entière ? Ou alors t’es juste complètement débile et tu t’éclates à faire des critiques ampoulées de navet de troisième zone en te paluchant d’une main ?
Entre parenthèse on parlait des producteurs alors en passant notons que c'est leur deuxième prod après les Brigades du Tigre alors si vous continuez dans la même voie pensez à m’envoyer une invit’ pour votre prochain film !
Bon, n’en déplaise à cet idiot de Begaudeau et ses prises d’otages ou ses plans inaperçus de 4 secondes, le scénario de Poltergay est aussi dégarni que la maison, il a été écrit par un certain Hector Cabello Reyes qui n’a jamais rien rédigé d’autre que cette paresseuse ineptie et qui, on apprend tout sur internet, est professeur d’arts et professeur de scénario ! Sans blague, à ce niveau là moi je veux bien être chirurgien du cerveau… Si j’en parle, c’est pas uniquement pour me moquer de lui parce qu’il écrit comme une brêle, non, c’est parce qu’il incarne également le psy de l’une des scène les plus naze du film, scène qui, de plus, a tellement été vue et revue que l'on aimerait à ce moment là que le film soit une pièce de théâtre pour pouvoir se lever et hurler notre indignation devant un si désolant spectacle... Ca serait pitoyable si seulement on pouvait éprouver de la pitié pour Clovis Cornigaud...
Alors quand on sait qu'en plus le responsable de ce soporifique fiasco a fait ses armes comme réalisateur des Guignols de l’Info, on comprend mieux sa mise en scène plus rigide qu’une bronchoscopie, et lorsqu’on apprend qu’il a ensuite été directeur artistique de la série H, on saisit toute l’ampleur de l’horreur de la chose. Eric Lavaine qu'il s’appelle, c'est bien la mienne d'avoir enduré cette merde !

POST SCRIPTUM : Je jure, je jure de toutes mes forces que je ne savais pas le jour où j'ai écrit cette note, que François Begaudeau était le chanteur du plus reulou des péniblissimes groupe punk rock Zabriskie Point ! En tous cas, je ne sais pas si je dois conclure par "le monde est petit" ou "il n'y a pas de hasard"... Mais si la carrière critique de François est à la hauteur de sa carrière dans le punk rock, je vais le suivre de prêt !

12 commentaires:

Unknown a dit…

Rien que la bande annonce et le pitch ne donnent vraiment mais alors vraiment pas envie de rester devant ce film ... encore moins d'aller le voir en salle ...

Anonyme a dit…

je viens de tomber sur ton blog par hasard et ,bien que je sois d'accord avec la plupart de tes critiques,une question me taraude:tu aimes le cinéma,mais pourquoi tu t'infliges de regardertoutes ces daubes daubes?
tu pourrais faire un blog sur les films que tu vois,bons ou mauvais...
et puis franchement,au bout de 2,3 articles on a la nausée de critiques négatives,ça ferait du bien de temps en temps de lire "j'ai bien aimé ça"
ou alors peut etrec que tu es dépressif et que tu les aimes vraimenbt tes films de merde...
enfin c'est quand même bien foutu ton blog,bonne continuation dans tes douloureux visionnages!!!

junko a dit…

Si tu es d'accord avec la plupart de mes critiques, c'est que tu as vu les films, donc je te pose moi aussi une question, pourquoi toi aussi tu mates toutes ces daubes ?
Perso, dans le tas pour moi il y a des déceptions (des films que j'espéraient bons et qui ne le sont pas - ex L'invasion vient de Mars) des curiosités (des films dont je me doute qu'ils sont mauvais mais dont je suis curieux de voir ce qu'ils en ont fait - ex La colline a des yeux 2) des films que je sais être mauvais mais ça me fait rire de les voir (genre JasonX) et puis lorsque j'ai pas tout ça à me mettre sous la dent, et que je suis désoeuvré je mate Poltergay pour me persuader que j'ai raison de hair Cornillac... Ca me rassure...

Sinon si tu veux des pistes sur ce que j'aime, y'a la liste de liens qu'est faite pour ça, c'est une partie de ce que j'aime ou des blogs que j'apprécie... Comme "Forgotten Silver" qui fait un boulot de ouf et qui est, lui, un vrai cinéphile !

Anonyme a dit…

Je trouve que c'est l'un de tes meilleurs articles! Et puis ta critique n'est pas négative pour être négative, je découvre un travail de recherche et d'analyse bien approfondi sur le cinéma. Même si je n'ai pas fait des études de cinéma, mais ma passion étant la littérature, je trouve le rapprochement assez pertinent, surtout sur la question de l'écriture du film.

Anonyme a dit…

Salut, cher bloggeur des films de merde. J'ai découvert l'adresse de ton site grâce à Télérama (je suis sûr qu'il y en a d'autres même s'ils n'ont pas osé le dire). Et je me suis bien fendu la gueule. J'adore tes critiques d'une méchanceté jouissive, d'une subjectivité et d'une partialité totales et assumées, même si (loin s'en faut) je ne suit pas toujours de ton avis.
Sinon, je n'ai pas vu Poltergay et je m'en fous complètement. Savoir que Clovis Cornillac a tourné dans un truc pareil me confirme dans mon idée qu'il est sans doute un des pires acteurs d'aujourd'hui, peut-être l'équivalent masculin de Sophie Marceau, c'est dire. En fait, moi, j'avais bien aimé Cornillac dans Brice de Nice (pour la scène de la télécommande à l'hôpital : la seule scène drôle du film).
Sinon, vu le nombre de merdes cinématographiques qui sortent, sont sorties ou vont sortir, mon pauvre ami, ton calvaire n'en est qu'à son début. Bon courage et bonne continuation !
(Je vais aussi donner mon opinion sur quelques critiques de films que j'ai vus aussi, comme ça).

Philooo a dit…

je prends l'envie d'un premier comm car je trouve cette critique parmi les meilleures : drôle, réfléchie et tout et tout...
Regardant moi aussi énormément de films de tous poils, je répondrai simplement à l'argument d'Anonyme que même dans le pire du pire, il y a toujours quelque chose d'intéressant à en tirer, que ce soit une scène, un plan, un .... truc réussi, ou simplement le contraire qui me permette de comprendre pourquoi, non, définitivement non, il ne fallait pas le faire - comme ça - du tout.
Merci Junko

junko a dit…

merci merci !

Bachi Bouzouk : Brice de Nice, c'est comme Rrrrr, j'arrive pas à tenir devant plus de 2 minutes... C'est au delà de ce que je peux supporter !

Philoo : tout à fait d'accord, mais parfois, un seul plan peut faire qu'on ne classera jamais le film comme étant de la merde ! Par exemple, le plan des zombies SS qui sortent de l'eau dans Shockwave/le commado des morts vivants, pour moi ça sauve le film ! Après mater une daube en disant "pfff le chef op est nul" ou "Mais vazi bouge la ta caméra"... Ah ah ah, quel plaisir ! C'est ptête ce que l'espèce étrange que sont les fans de foot appellent "refaire le match"...
Mauvaise foi et méchanceté sont deux douces mamelles auxquelles nous sommes nombreux à aller têter avec beaucoup de plaisir !

Anonyme a dit…

Ah, la bronchoscopie, quelle horreur... c'est du vécu aussi pour toi? Parceque moi j'aurais pas utilisé le terme rigide, mais c'est un détail...Bonne continuation sur ce.

Anonyme a dit…

« Junko pourquoi toujours t’obstiner sur les films américains, tu ne regardes donc jamais de films français, tu n’as pas vu les Bronzés 3, La Mentale ou Rrrrrr ?! »

Cette remarque a fait naître en moi une interrogation lancinante : n'as-tu jamais vu "La belle verte", de Coline Serreau ? C'est quand même, dans le genre film de merde, une référence autrement plus crédible que le sans prétention "Rrrrrr".

junko a dit…

Merci Pierrick qui m'a rappelé qui était Begaudeau...
Le seul qui arriverait à être cité dans le blog des films de merde et dans le blog des groupes de merde !

Anonyme a dit…

Salut
A propos du post scriptum, est ce que tu as vraiment suivi la carrière de Bégaudeau et as aimé sa performance dans "Entre les murs" ou tu as simplement oublié d'aller le voir ? A moins que tu n'avais plus de place sur ton blog ?

Anonyme a dit…

Je pensais être le seul a haïr cornillac...on peut clairement voir qu'il ne sait pas jouer!!! ça semble logique quand on l'entend...pourtant les gens l'aiment!

question : pourquoi?