lundi 1 décembre 2008

DISCO


Masochisme : Le masochisme est la recherche du plaisir dans la douleur. Cette douleur peut-être psychologique (humiliations) ou physique. (wikipedia)

Il faudrait rajouter une ligne à cet article consacrée aux hurluberlus de mon genre qui se posent des questions étranges comme celle-ci : Le nouveau film d’Onteniente est il encore plus mauvais que le précédent ?
Surtout quand on connaît la réponse, ou qu’on la devine aisément par le martèlement promotionnel souvent proportionnel au niveau de nullité du film. Ici la crème de la crème a été réunie, du staff technique au staff artistique tout est là pour faire de l’argent rapidement. Et ce avant même que le public ne se rende compte qu’il se fait vider les poches alors qu’il s’adonne à une vidange de cervelle.
Le mal est fait, Disco flatte le téléspectateur en agitant un guignol autoproclamé comique et venu d’on ne sait où. Frank Dubosc a l’air presque sincère, croit il vraiment que son aventure dans le cinéma fera de lui quelqu’un ? En tous cas quelqu’un d’autre qu’un ringard nul qui fait rire à ses dépends des spectateurs fatigués et prêts à avaler n’importe quoi passé 21h… Dubosc, on l’a pas vu venir, il n’existait tout bonnement pas il y a encore quelques années et telle la crise ou le réchauffement de la planète, il fait partie de ces nouvelles calamités auxquelles il faut dorénavant s’habituer…
Mais le très pénible Dubosc - dont la seule apparition serait j’en suis sûr capable de transformer du gaz hilarant en pet foireux - n’est pas venu seul et autour de lui se pressent has been et wanna be de tous poils. Samuel Lebihan est venu cachetonner mais sa tentative de proposer différentes émotions (au catalogue il y a « surprise », « énervement » ou « colère ») reste malheureusement figée dans ce qui ressemblerait plutôt à ce qu’on appelle la « honte ». C’est dommage car cet acteur est plutôt sympa malgré une carrière en dent de scie alternant le pire (La mentale, 3 Zéros, Frontière(s), Jet Set, Le pacte des loups, Mesrine 2…) et le meilleur (euh…).
Emmanuelle Béart quant à elle, outre faire stresser les geeks avec son imitation de Jar Jar Binks, aurait plutôt tendance à tirer le film dans le pathétique intégral, et le plaisir qu’on prend à s’autoflageller dans l’obscénité d’un tel spectacle s’efface peu à peu devant une gêne certaine ressentie devant cette actrice qu’on n’aurait jamais pu imaginer tomber aussi bas…
Il y aussi Jérôme Lebanner la grosse marmule dont la filmographie est presque intégralement présente dans ce blog (Babylon AD, Astérix 3, Disco et Scorpion, mais je n’ai pas vu ce dernier…) et qui nous livre là sa prestation la plus, euh, surréaliste ! C’est une sorte de cadeau pour les pervers de notre genre, des moments tellement « autre » que rien que pour eux on ne regrette rien, non vraiment rien de rien…
Pour sa nouvelle grosse merde, cet escroc d’Onteniente (une sorte de sous Yann Moix qui mériterait que Pitof lui donne des cours de mise en scène) a réuni sa dream-team - déjà à l’œuvre pour 3 Zéros et Camping - pour torcher ce qu’ils auront réussi à faire passer comme « script » à des producteurs et des distributeurs comptant sur les quelques millions de français qui obéissent de manière pavlovienne aux injonctions de la télé pour remplir leurs salles. Onteniente a donc rappelé autour de lui Dubosc (a-t-il écrit quelque chose de drôle un jour ?), Philippe Guillard et Emmanuel Booz dont le nom raisonne comme une promesse, bien vite tenue !
Pas la peine de faire l’affront de parler d’histoire, de direction d’acteur ou de mise en scène, tout ce petit monde est rassemblé devant une caméra pendant une heure et demie pour une unique raison : faire de l’argent facile et rapide. Très rapide : Le film ne sert qu’à placer des noms de marques avec un aplomb et une grossièreté réservée aux ordures qui nous parlent de « temps de cerveau disponible ». Là c’est évident vu ce que notre cerveau est sollicité qu’il lui reste du temps disponible, il n’a strictement rien d’autre à faire !
Exemple avec ce dialogue totalement déconnecté du contexte de « l’intrigue » et sans aucun lien avec la choucroute : « Quelle sale journée, et en plus il n’y a plus de Kouros chez Sephora » sort Dubosc au débotté, « T’as essayé chez Marionnaud ? » répond alors son pote joué par Abbes Zahmani (il fallait une gueule de con et un faire valoir, c’est ce pauvre bougre qui écope du rôle, je me demande bien à quel point faut il être désespéré pour se retrouver à faire un taf pareil ?!) Et si le film est livré avec trois pauvres blagues minables (et dont aucune n’est drôle) sans que ça ne gêne ni l’infâme Dubosc ni le détestable Onteniente, on a par contre un défilé de pubs qui mériterait à lui seul que le film expurgé de son intrigue inutile soit diffusé sur TF1 entre 20h30 et 21h autour de la météo ! En 1h35 (avec générique) on entend parler ou on voit passer Harrap’s, Manix, La Française des Jeux (Las Végas et Millionnaire), le coiffeur Frank Provost, Adidas, Darty (tout le long du film, logo, magasin, lettre, voiture… c’est carrément un protagoniste de l’histoire), Carrefour, Jardiland, Bricorama, Thomson, Miele, Super U, RTL, Buffalo Grill, Quo Vadis, Sephora, Kouros, Marionnaud, Intel et Paru Vendu. Et j’en ai sûrement laissé passer !

Une telle vulgarité, c’est vraiment l’essence de l’art de se foutre de la gueule des gens. C’est au-delà de tout, c’est même au cinéma ce que Total est à la mouette bretonne, c’est à la comédie ce que la droite est à la justice sociale, c’est le renoncement total en échange de quelques chèques… Totalement malhonnête, c’est encore pire que du mauvais cinéma car l’idée même qu’on appelle « ça » du cinéma est une idée abjecte…
Trop corrompu pour que ce soit un film, trop nul pour être projeté dans une nuit de la pub, Disco prouve qu’Onteniente est mûr pour faire un film avec Clovis Cornillac.

25 commentaires:

Brume a dit…

Ah ben oui mais t'aimes te faire du mal là ... qu'est-ce qui t'a pris ?

Le seul vague intérêt que Dubosc avait, c'est ses yeux vaguement bleus, mais ma mère le soupçonne de porter des lentilles. Pauvre vieux, il prêt pour la décharge :')

Anonyme a dit…

Ta meilleur chronique. Je me suis marre comme une baleine :-)
Je m'attendais tellement a ce que tu nous places le funeste Cornillac au détour d'une phrase que la chute m'a encore plus fait marrer.

Anonyme a dit…

"Samuel Lebihan..." "...cet acteur est plutôt sympa...": la je ne peux pas te laisser dire ça. C'est un des pires acteurs de sa génération. Il est tout simplement horripilant. Par contre c'est sans doute un des moins pire du casting c'est pour dire!

Anonyme a dit…

Il manque aussi Dujardin au casting!
Et ne me dis pas que tu le trouves 'sympa' celui la aussi!
(bon j'arrête ici mon spam sinon cela va tourner au 'blog des acteurs de merde')

junko a dit…

> Toxic
Ben j'ai rien contre Lebihan, je suis sûr qu'il est capable d'être bon dans un bon film !

Et Dusjardin non plus, j'ai rien conter lui, et OSS117 de Michel "La classe américaine" Hazanavicius était un vrai petit délice !

Anonyme a dit…

ha bein voila: tu vois, quand tu veux, tu peux faire des recommandations ;-)

Anonyme a dit…

Enfin! tu cherches aussi... Un film avec Dubosc qui s'appelle Disco... tu t'attendais à quoi? c'est comme faire une critique d'un épisode de Derrick avec cornillac ahah!

Anonyme a dit…

oss117 c'est au moins aussi drôle que les visiteurs, à qui ils ont piqué le meilleur gag. Jour/nuit, hilarant.

et les actrices sont vraiment bonnes et vraiment mauvaises.

Anonyme a dit…

Ah nan alors ! Tu l'as torché ta critique là, le Cornillac vient bien trop vite ! :o)

Je partage ton aversion pour Dubosc.

Tu as oublié de dire qu'il jouait toujours le même rôle (que ce soit dans ses spectacles ou ses films) : un connard prétentieux. Marrant ou pas, ça va bien 5 minutes, et on se demande si il sait jouer autre chose...

Anonyme a dit…

Moi j'adore Dubosc, par contre, ses films sont à chier,c'est bien vrai.

olivier a dit…

bon, et bien un commentaire divergent, j'attendais pas grand chose de disco, j'ai été agréablement surpris, petit film sympa sans prétention avec des personnages attachants.

c'est sur, c'est pas la grande comédie du siècle mais ca fait passer un bon moment et j'ai plus rit que devant les ch'ti... c'est peut-être pas une référence.

je crois que le seul critère d'un film "comique" c'est est-ce que j'ai rit ou non et est-ce que je le reverrais s'il passe à la TV, la réponse est oui ici; le reste, l'intellectualisation de la critique ça reste de la branlette intellectuel

Unknown a dit…

Moi je demande si je ne vais pas me créer un blog qui parlerait des "blogs de merde"! Et à tout seigneur tout honneur, j'ouvrirai le bal avec ce "cher" (tsss) junko.
Lui qui a pour habitude de remplir ses critiques cinématographiques de merde, il est juste qu'à son tour il en bouffe aussi.

junko a dit…

Pfff quelle originalité, t'es au moins le douzième à te la raconter en promettant un blog des blogs de merde.
Alors s'il te plait, pour une fois, prouve moi que t'es pas juste un gros tétard et fais le ton putain de blog !
Sinon ravale ta bouche et continues à te pignoler ici loser !

Ta Mère a dit…

J'ai chez moi le DVD de Astérix et les jeux olympiques (prêté par ma cousine)... mais je sais pas, j'ai peur et je ne sais pas à quel moment regarder ce genre de film : quand j'irai très mal, ou quand j'irai très bien?

Anonyme a dit…

heu je vais etre un peu chiant,vous ne pourriez pas mettre les critiques des films de merde plus rapidement,le but etant d'eviter de les voirs....Parceque la je me tate pour voir des films de merde...
au taquet le junko....

Giole a dit…

Ouais c'est vrai qu'il est faiblard le débit de critiques. C'est pas faute au cinéma du moment pourtant ! Les prétendants manquent pas !
Vas donc voir largo winch, ca te coutera 500 céréales à peine et tu aura matière a relancer le blog !

karément a dit…

Un film bien beauf quoi...heureusement que j'ai pas payé pour voir cette daube parmis tant d'autre et puis j'ai trouvé l'histoire sans interet donc si vous l'avez pas vu vous avez rien ratez....

Anonyme a dit…

simpa ce blog, vos articles et reportages sont trés interressant
encore merci
Patrick

Yaah a dit…

Merveilleuse critique... plus le blog avance meilleures sont les formules!

Belle conclusion… mais il y a des alliances que je préfererais ne jamais voir! (un bon moyen de torture, ceci dit.)

Anonyme a dit…

J'aime pas les films où y a dubosc, c nul c pas marrant.

voyage de reve a dit…

Je trouve votre article assez proche de l'opinion que j'ai de ce film

chuck a dit…

Bien.
Poilant.
Revigorant.
C'est tout bon.
Sauf putain que t'es trop gaucho pour que l'eclate soit totale.
Milius t'emmerdes!
Snyder aussi.
Peckinpah te malmene le troudball!

junko a dit…

John Milius est très fort, mais désolé, L'Aube Rouge c'est vraiment de la merde. Milius a fait nettement mieux ailleurs.
Snyder est un abruti, mais je ne met rien de politique dedans, il est juste bête.
Et Peckinpah est un des plus grand, et je n'ai jamais trouvé que son cinéma soit particulièrement réac...

Anonyme a dit…

Putain mais c'est quoi ces articles de frustré aigri O_o' On peut ne pas aimer un film parce que ce n'est pas notre genre, mais de là à affirmer catégoriquement que ce sont des daubes et que les acteurs sont des bons a riens ratés, faut arrêter de délirer.

junko a dit…

Excuse moi, mais je n'ai pas aimé DISCO parce que c'est pas mon genre, je ne l'ai pas aimé parce que c'est nul !
Toi, si t'aimes par exemple, la comédie française, tu trouves ce film, euh... réussi ?